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Solidarité avec les travailleuses du site Vertbaudet de Marquette qui sont en lutte pour arracher des conditions de travail dignes – Bas salaires et mépris du patron en prime

La grève a débuté le 20 mars dans l’entrepôt nordiste de la marque de vêtements pour enfants. Venue sur le piquet de grève, la secrétaire générale de la CGT a souligné la force de ces femmes, en lutte face à une direction qui refuse toute négociation.

« J’appelle à boycotter Vertbaudet, tant que la direction n’aura pas ouvert de négociation. » Le 14 avril, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, est venue apporter « le soutien de toute la CGT » aux grévistes – en grande majorité des femmes – de l’entrepôt de la marque de vêtements pour enfants, à Marquette-lez-Lille (Nord).

Une grève débutée le 20 mars par la CGT, après une négociation annuelle obligatoire qui s’est conclue sans aucune augmentation, alors qu’ici, les salaires dépassent à peine le Smic, quelle que soit l’ancienneté.

« Pourtant, la richesse de l’entreprise, c’est nous », insiste Manon Ovion, déléguée syndicale CGT, pour expliquer « la détermination » intacte des grévistes, malgré une direction qui reste inflexible.

Un combat qui doit servir d’exemple

« Dans notre parcours militant, on est parfois surpris. Je vous garantie que ce sont des guerrières. Si on prenait exemple sur leur combat, on gagnerait une meilleure répartition des richesses », assure Amar Lagha, secrétaire général de la Fédération CGT commerce, services, distribution, qui a également fait le déplacement dans le Nord ce 14 avril.

En presque un mois de mobilisation, elles ont eu l’occasion de raconter aux nombreux soutiens qui viennent chaque jour sur le piquet de grève leurs conditions de travail :

  • les 25 km parcourus par jour dans l’entrepôt pour prélever les articles,
  • le taux d’arrêts maladie supérieur à 9%,
  • le mépris du patron…

La direction, qui refuse toute nouvelle négociation sur l’augmentation des salaires, qualifie de « proposition allant dans le sens d’un relèvement du pouvoir d’achat » un système de volontariat, mis en test pendant un mois, pour effectuer « une heure supplémentaire par jour travaillé ».
« C’est une honte, commente Anaïs. La plupart d’entre nous sont des mamans. Nous devrions payer une nounou, alors qu’on passe déjà peu de temps avec nos enfants. »

Le cumul du mépris de classe et du sexisme

« Votre combat est emblématique de la situation des femmes, insiste au micro Sophie Binet. Des emplois précaires, des horaires impossibles, la dévalorisation des métiers féminisés… Vous représentez le cumul du mépris de classe et du sexisme.
Les luttes des femmes sont toujours déterminantes pour notre place dans la société. »

Vertbaudet, créé en 1963, autrefois propriété du groupe PPR (Pinault Printemps Redoute) a été revendu à Alpha Private Equity, qui a cédé en 2021 à Equistone Partners Europe.

« Les fonds financiers se croient autorisés à essorer les salariés au profit de leurs actionnaires, commente Sophie Binet. C’est le cas dans de plus en plus d’enseignes de commerce, notamment de textile-habillement. » 

Les réalités vécues à Vertbaudet résonnent avec de nombreuses revendications de la CGT, à commencer par des augmentations régulières de tous les éléments du salaire de base, ainsi qu’un doublement au minimum, en euros constants, du salaire d’embauche à la fin d’une carrière professionnelle.

La CGT revendique également l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, ainsi qu’une échelle mobile des salaires, avec indexation de ces derniers sur l’évolution des prix.